Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, et son fils et ministre sénégalais aux multiples portefeuilles, Karim, vont porter plainte pour diffamation contre Robert Bourgi, conseiller officieux pour l’Afrique à l’Elysée qui les avait récemment accusés d’avoir financé de manière occulte d’anciens dirigeants français, a confié mardi à l’AFP un proche de M. Wade.
Selon cette source, « cette semaine à Paris et à Dakar », une plainte simultanée pour les deux Wade sera déposée, faisant ainsi des sénégalais les premiers africains mis en cause dans cette affaire à aller en justice.
En effet, M. Bourgi, dans sa série d’accusations, avait également cité les présidents burkinabé Blaise Compaoré, congolais Denis Sassou Nguesso, équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema et gabonais Omar Bongo, comme mécènes de l’ex-président français, Jacques Chirac ,et de son Premier-Ministre, Dominique de Villepin. Mais, jusque-là, les homologues africains de Wade ne se sont contentés que de démentis par personnes interposées, contrairement aux français qui, eux, ont déjà engagé des démarches judiciaires.
En clair, Abdoulaye Wade aurait remis un million de dollars américains à Robert Bourgi pour l’Elysée, selon les déclarations de l’avocat franco-libanais né à Dakar et ancien proche de la famille présidentielle sénégalaise. Et, Karim Wade, aurait versé le même montant à Dominique de Villepin, alors Secrétaire Général de l’Elysée. En réponse à ces allégations, le ministre sénégalais a fustigé des « affirmations hallucinantes sorties de la seule imagination » de M. Bourgi, estimant qu’il y avait « des intentions malveillantes et manipulatrices dans un contexte électoral aussi bien au Sénégal qu’en France ». Mais, les instances judicaires auront vraisemblablement du mal à trancher dans cette affaire dépourvue de preuves, comme l’a, lui-même, reconnu, M. Bourgi.