Pour la première fois, le Premier ministre tunisien a qualifié le groupe salafiste AnsarAshariaa de « terroriste » après les violents affrontements qui ont opposé hier dimanche dans la banlieue ouest de Tunis plusieurs de ses membres aux forces de l’ordre et qui sesont soldés par un mort et de nombreux blessés.
Les heurts ont éclaté en début d’après-midi dans la Cité Ettadhamen, un bastion salafiste à 15 kilomètres à l’ouest de la capitale après que les partisans d’Ansar Ashariaa s’y soient rassemblés. Selon les autorités du pays, ces heurts auraient été provoqués par les salafistes et se sont étendus à la cité voisine d’Intikala. Pendant des heures, des centaines de manifestants ont affronté à coup pierres, de cocktails Molotov, mais également à l’arme blanche les forces de l’ordre. Ce à quoi les policiers, appuyés par des blindés, ont répondu par des tirs et des gaz lacrymogènes. Le dernier bilan divulgué par le ministère de l’Intérieur tunisien fait état de 15 blessés, dont trois grièvement, du côté des policiers, et de trois blessés et un mort du côté des manifestants. Des dizaines d’arrestations ont également eu lieu.
AnsarAshariaa est depuis longtemps considéré comme proche d’Al-Qaïda. Son chef Abou Iyadh, actuellement en fuite, est un vétéran d’Al-Qaïda en Afghanistan. Libéré de prison grâce à l’amnistie qui a suivi la révolution de 2011, il a accusé la semaine dernière le gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahdade mener une politique allant à l’encontre de l’Islam, avant de menacer de lui déclarer la guerre. AnsarAshariaa est par ailleurs accusé par les autorités d’être à l’origine de l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis en septembre dernier et qui avait fait quatre morts parmi les assaillants.