Jusqu’à présent, les rebelles touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) contrôlent partiellement la région du Kidal (nord). Et, le peu de réactivité de la France sur cette question ne cesse d’exaspérer l’opinion publique malienne.
Pour une bonne partie des Maliens, Paris laisse faire les peaux rouges, surnom qu’on donne aux touaregs dans le pays, à Kidal. Pour prouver leur ras-le-bol, certains n’ont pas hésité à manifester hier jeudi à Gao. A cette occasion, plusieurs slogans s’en prenaient directement au chef d’Etat français : « Président François Hollande, merci pour la liberté, maintenant la justice » faisait partie des multiples messages qu’on pouvait entendre. Celui-ci en particulier fait référence aux exactions desquels le MNLA est soupçonné d’être responsable, dont la mort de plus de 40 soldats à Aguelhok en début d’année dernière et des viols à Gao quelques temps après. C’est beaucoup trop pour passer dessus.
Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs formations politiques n’ont pas goûté les récents propos de François Hollande, qui traçait un calendrier sur le redémarrage de l’administration à Kidal. Cela n’a eu comme effet que de provoquer une vague d’indignation, surtout dans l’opposition politique malienne. Traitant les termes du président tricolore de « mal inspirés », le CNAS, parti de Soumana Sacko, ex-Premier ministre malien (1991-1992) et candidat à la magistrature suprême, a soutenu, par voie de communiqué, que « ni l’opération Serval …, ni le mirage de milliards d’euros vaguement annoncés à Bruxelles » ne permet pas à M. Hollande « de se substituer aux autorités maliennes et de déterminer en leur lieu et place la séquence temporelle du retour de l’administration civile et des forces armées et de sécurité du Mali à Kidal ».