Le Roi Mohammed VI a vivement critiqué la politique suivie en matière d’enseignement et d’éducation, par l’actuel gouvernement conduit par le chef du parti islamiste Justice et Développement (PJD), Abdelilah Benkirane.
Au moment où ce dernier cherche à colmater sa majorité à la suite du retrait du parti de l’Istqlal, une des quatre composantes de la coalition gouvernementale, le Souverain alaouite n’a pas ménagé, sans les nommer, les titulaires des départements de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et à leur tête bien entendu, le chef du gouvernement.
Sur un ton inhabituellement sévère et critique, Mohammed VI a déploré les faiblesses et dysfonctionnements qui continuent à paralyser l’envol de l’enseignement et de la formation professionnelle, surtout que les jeunes Marocains âgés de 15 à 29 ans, représentent, selon la Banque Mondiale, 30 % de la population du Royaume, dont 49 % ne sont ni à l’école ni au travail.
Dans un discours prononcé mardi, à l’occasion du 60ème anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple, le souverain n’a apparemment, pas apprécié de constater que les efforts et programmes lancés par les précédents gouvernements soient entièrement ou partiellement délaissés par l’actuel gouvernement.
Ce dernier, «aurait dû capitaliser les acquis positifs cumulés » par ses prédécesseurs sur ce « chantier déterminant », malheureusement, regrette le Souverain marocain, les efforts nécessaires n’ont pas été entrepris pour consolider les acquis engrangés.
Il a déploré à ce titre, l’adoption de programmes et de cursus « qui ne sont pas en adéquation avec les exigences du marché du travail ».
Pour remédier à la situation, le Roi a donc appelé à «un examen de conscience objectif permettant d’évaluer les réalisations accomplies et d’identifier les faiblesses et les dysfonctionnements existants».
Tout en reconnaissant que le chemin reste long à parcourir pour que le secteur puisse remplir son rôle de locomotive du développement économique et social, Mohammed VI a appelé les responsables à éviter les « surenchères et les rivalités politiciennes» en matière de gestion du secteur de l’éducation.
Il a enfin insisté sur un soutien accru à la formation professionnelle, un autre secteur qui s’adresse particulièrement aux jeunes.
Les métiers manuels et les professions techniques occupent en effet, une place privilégiée sur le marché du travail marocain, sachant que le Royaume abrite plusieurs unités de production de grandes firmes internationales spécialisées dans la construction automobile comme les maisons Peugeot et Renault ou dans l’aéronautique tel le géant américain Boeing.