Tout en répétant la volonté de la Russie de ne pas s’impliquer dans les affaires internes ukrainiennes, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a exprimé la préoccupation de son pays devant le retard grandissant de l’Ukraine dans le paiement de ses factures de gaz.
Le géant du gaz russe Gazprom a révélé que cette semaine la compagnie nationale d’énergie de l’Ukraine lui devait encore 3.29 milliards de dollars de factures non réglées pour 2013 et janvier de cette année. Cette dette ne cesse d’augmenter.
Alors que l’Ukraine est en pleine transition politique sur fond de manifestations pro-Union européenne qui ont conduit à la démission la semaine dernière du Premier ministre pro-russe Mykola Azarov, la Russie attend des explications sur l’évolution politique du pays. Le président russe Vladimir Poutine a informé la semaine dernière à Bruxelles, les dirigeants de l’UE, sa détermination à respecter les termes de son accord d’une aide à l’Ukraine de 15 milliards de dollars parallèlement à une baisse du prix du gaz russe livré. Et ce indépendamment du chef du gouvernement à Kiev qui devra fournir à Moscou des précisions sur l’utilisation de ces fonds. Aucune autre révision des termes du contrat gazier liant l’Ukraine à la Russie n’est pour le moment prévue.
Au-delà de ces préoccupations financières, et en dépit de leur inquiétude face à l’évolution de la situation, les autorités russes affirment ne pas vouloir intervenir dans les affaires internes ukrainiennes. Cependant, elles dénoncent une « russophobie » grandissante « entretenue depuis l’extérieur et l’intérieur de l’Ukraine ». Le ministre russe des Affaires étrangères avait violemment critiqué lundi dernier l’opposition radicale ukrainienne pour ses tentatives d’attiser la crise dans le pays ainsi que les pays occidentaux pour leur approche biaisée de la situation.