Le gouvernement britannique a révélé mardi que la Grande-Bretagne avait secrètement conseillé l’Inde avant l’assaut sanglant du Temple d’or contre les séparatistes sikhs en 1984 à Amritsar.
Cette déclaration est le résultat d’une enquête demandée par le Premier ministre britannique David Cameron le mois dernier. Après l’examen de plus de 23 000 documents officiels pour examiner les faits, l’enquête a confirmé l’information révélée par la diffusion accidentelle par le gouvernement de documents secrets.
Le gouvernement de Margaret Thatcher avait bel et bien envoyé un officier du SAS (Special Air Service), une unité des forces spéciales, conseiller le gouvernement d’Indira Ghandi à la demande du gouvernement indien pour l’aider à préparer l’attaque contre des séparatistes sikhs retranchés dans le Temple d’Or, le site le plus sacré de la religion sikhe.
L’officier aurait déclaré aux Indiens qu’une opération militaire ne devait être envisagée qu’en dernier recours et que, si elle avait lieu, elle devait s’appuyer sur des forces héliportées afin de jouer sur l’effet de surprise et minimiser le nombre de victimes. L’attaque en juin 1984, trois mois plus tard, de ce temple par des forces terrestres avec l’appui de plusieurs chars d’assaut avait fait, selon les autorités indiennes des centaines de morts et des milliers d’après les Sikhs.
La fuite du mois dernier avait choqué la communauté sikhe britannique, très courtisée en vue des élections législatives de l’année prochaine, obligeant le Premier ministre David Cameron à réagir en ordonnant une enquête. Le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague a tenu à préciser que l’influence de l’officier en question avait été limitée et que les Indiens avaient de toute évidence dans l’ensemble ignoré ses conseils, ce qui fait que, selon lui, la Grande-Bretagne n’a pas à présenter d’excuses.