Yémen : Ali Abdallah Saleh s’accroche au pouvoir

Le discours télévisé du président yéménite Ali Abdallah Saleh, censé tendre la main aux protestataires n’a pas eu l’effet escompté. En réponse à sa proposition d’élections anticipées, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus hier lundi 26 septembre 2011 dans les rues de Sanaa, la capitale du pays.

Dans son discours de dimanche soir, le président Saleh avait affirmé qu’il se ralliait au plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe, qui avance comme solution un transfert pacifique du pouvoir, mais uniquement à travers des élections anticipées. Pour rappel, la proposition des pays du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) prévoit la formation d’un gouvernement de réconciliation par l’opposition et la démission du président Saleh contre l’immunité pour lui et ses proches. Interprétant la proposition de la tenue d’élections anticipées comme un moyen de s’accrocher au pouvoir de la part du président Saleh, les contestataires sont descendus dans les rues, sous la protection des unités de l’armée qui ont rejoint le mouvement de révolte.

Les manifestations d’hier dans la capitale, déroulées dans le calme, sont une exception. La semaine précédente, 173 personnes ont trouvé la mort dans des affrontements armés entre militaires fidèles au président et militaires dissidents. Ce basculement de la contestation dans la violence se prononce de plus en plus avec les attaques des tribus hostiles au chef de l’Etat, en plus de la sédition du général Ali Mohsen Al-Ahmar, qui contrôle une partie de la capitale et les régions nord du pays.

Andreï Touabovitch

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