Alors que les négociations entre l’Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire controversé de Téhéran se dirigent selon toute vraisemblance vers une prolongation, il apparait que l’Iran est légèrement mieux placé que ses interlocuteurs dans la recherche d’un compromis.
La République islamique se trouve au centre de la problématique actuelle du Moyen-Orient en raison de l’importance qu’elle a acquise dans la région et de son implication dans plusieurs conflits. L’influence du pays des mollahs s’exerce à Beyrouth à travers le Hezbollah chiite lui-même très influent au Liban, à Damas où il apporte un soutien militaire et financier considérable au régime de Bachar al-Assad, à Bagdad où le gouvernement dominé par les chiites irakiens s’appuie sur lui mais également à Sanaa, capitale du Yémen qui est la proie de combats entre des groupes armés de religion zaydite, un branche minoritaire au sein du chiisme mais qui représente la moitié de la population yéménite, et les sunnites. Et aux contraires des crises entre Israéliens et Palestiniens, entre la Russie et l’Ukraine et de la lutte contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie, le dossier du nucléaire iranien peut compter sur une coopération entre les occidentaux et la Russie.
Même si beaucoup n’ont certainement pas oublié que l’Iran est, à différents niveaux, impliqué dans l’embrasement de la région, une normalisation des relations avec Téhéran est à l’avantage de tous. Même sans une implication directe de Téhéran, il rendrait la lutte contre l’Etat islamique plus efficace.
La conclusion d’un accord sur le dossier nucléaire iranien conforterait le président américain Barack Obama, pénalisé par ses nombreux échecs en matière de politique étrangère, alors que le nouveau Congrès, à majorité républicaine, doit prendre ses fonctions en janvier prochain, ce qui devrait limiter sa marge de manœuvre.