L’IHS Jane’s Defence, la société d’études de défense britannique, a révélé en fin de semaine dernière des travaux de construction d’une piste d’atterrissage sur le récif de Fiery Cross en mer de Chine méridionale dans l’archipel des Spratleys. Ce projet dans une zone disputée menace d’accroître encore plus les tensions entre la Chine et ses voisins.
Selon l’IHS Jane’s Defence, qui s’appuie sur des images satellites prises en août et en novembre, les travaux ont débuté il y a trois mois sur l’un des plus grands récifs des Spratleys, une île de 3 kilomètres de long et de 200 à 300 mètres de large. Un port, vraisemblablement assez grand pour recevoir des pétroliers et des grands navires militaires de surface, serait également en cours de construction à l’est de la barrière de corail.
La Chine, qui a réagi lundi par le général Luo Yuan, n’a pas réfuté les affirmations de l’IHS Jane’s Defence. Ces chantiers sont pour elle justifiés étant donné que le pays revendique cet archipel, ce qui est aussi le cas de Taïwan, des Philippines, de la Malaisie, de Brunei et du Vietnam. Les prérogatives sur une certaine étendue des eaux territoriales que confèrerait la possession de ces territoires ne sont pas négligeables. La mer de Chine méridionale, voie de passage entre l’Asie orientale, l’océan Indien et l’Europe, constitue un axe stratégique pour le commerce mondial. Avec 90% de son commerce extérieur et un tiers du commerce mondial qui la traverse, elle est d’une importance cruciale pour la Chine.
Avec à peine une superficie de 5 kilomètres carrés dispersés sur 410 000 kilomètres carrés de mer, l’archipel des Spratleys, peu connu du grand public, est pourtant une zone de tensions internationales au point d’être classé par une étude du CESM (Centre d’Etudes Supérieures de la Marine Française) comme un des points chauds du monde, une zone probable de conflit.