Polisario : l’UE accuse l’Algérie du détournement de l’aide internationale

Camps-de-TindoufUn rapport de l’Union européenne a accusé l’Algérie du détournement de l’aide internationale destinée aux populations vivant dans les camps de Tindouf, sous contrôle du Polisario.

Le scandale de ces détournements à grande échelle a été révélé par l’OLAF, l’Office anti-fraude de l’UE qui avait mené une longue enquête entre 2003 et 2007. Le rapport explique en détail que les détournements s’opèrent dès l’arrivée de l’aide humanitaire au port algérien d’Oran. C’est à partir de ce port que le tri est effectué par des algériens et des complices appartenant au Polisario, le front soutenu par l’Algérie qui dispute au Maroc la souveraineté sur le Sahara occidental.

Le document de l’OLAF n’a été divulgué que le 22 janvier, plus de sept ans après avoir été rédigé. S’expliquant devant le Parlement européen sur les raisons du maintien au secret de ce rapport depuis 2007, la commissaire européenne au Budget, Kristalina Georgieva, a simplement répondu que le document avait été « oublié ».

Un oubli apparemment bien organisé au vu des informations qu’il comporte, notamment les noms des personnes impliquées dans ce trafic de l’aide humanitaire. Mais Bruxelles, qui alloue 10 millions d’euros d’aide annuelle aux populations des camps de Tindouf, n’a pas souhaité les divulguer. Elle n’a pas non plus ordonné la suspension de l’aide malgré la gravité des détournements.

Selon l’enquête de l’OLAF, des produits alimentaires de qualité douteuse sont substitués aux produits de bonne qualité fournis par l’aide internationale, pour être écoulés dans le circuit des revendeurs. Autre détail foruni par le rapport, « les produits d’un élevage de volailles financé par l’aide internationale sont vendus et non donnés aux réfugiés ».

L’OLAF a imputé l’ampleur de ces détournements à « la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies ». Les statistiques de 155 000 personnes fournies par les autorités algériennes s’avèrent largement gonflées.

Mais « ni l’Algérie ni le Front Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations des camps soit organisé », explique le rapport. Toutefois, après l’enquête de l’Office anti-fraude, le nombre des réfugiés a été ramené à 90.000 personnes, selon le rapport.

Andreï Touabovitch

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