Le cortège funéraire pour les obsèques d’un membre présumé du groupe Djihad islamique s’est mué ce vendredi en un mouvement de colère qui s’est soldé par la mort d’un Palestinien et plusieurs autres blessés par des soldats israéliens. La famille du palestinien qui était enterré attribuait sa mort à une maladie qu’il aurait contracté durant son incarcération dans une prison israélienne.
La personne décédée suite aux affrontements de ce vendredi était un proche du Palestinien qui devait être enterré. Les heurts se sont produits près d’Hébron, en Cisjordanie occupée quand certains des milliers d’habitants de la localité de Beit Omar qui défilaient ont commencé à jeter des pierres sur les militaires israéliens qui ont répliqué d’abord avec des grenades lacrymogènes, avant d’utiliser des balles caoutchoutées puis de vraies balles.
Le militant islamiste qui était enterré s’appelait Jaafar Awad. Agé de 23 ans au moment de sa mort, il avait été libéré il y a trois mois d’une prison israélienne où il avait passé quinze mois en détention, incarcéré pour « activités terroristes » et « appartenance au Djihad islamique », des accusations que le défunt et sa famille ont toujours réfutées. Alors qu’il était encore hospitalisé après sa sortie de prison, sous assistance respiratoire et incapable de parler ou de se mouvoir, le père de Jaafar Awad avait affirmé à la presse que son fils était malade suite à une « piqûre que les médecins de la prison lui ont faite et qu’il l’a rendu malade et totalement affaibli ». Il avait perdu 30 kg, souffrait des yeux, des reins et de problèmes respiratoires.
Cette affaire devrait apporter de l’eau au moulin de l’Autorité palestinienne qui veut intégrer le sujet des prisonniers aux dossiers présentés par les Palestiniens à la Cour Pénale Internationale dont ils sont officiellement membres depuis le 1er avril dernier.