La modernisation des forces militaires, et plus particulièrement des flottes, est passée à une vitesse supérieure en Asie au point que l’on estime que la moitié des sous-marins du monde appartiendront aux marins de guerre des grands pays d’Asie d’ici 2030. Cette prévision révèle l’ampleur prise par le contrôle stratégique des voies maritimes dans la région.
La Chine possède aujourd’hui la plus importante flotte de sous-marins d’attaque au monde avec 71 navires au début de l’année 2015 et en construit environ 10 par an. Les plus récents d’entre eux sont des modèles d’attaque diésels-électriques fabriqués en Chine mais achetés sous licence à la Russie et disposant des dernières technologies russes en matière de sonar, de propulsion et de traces sonores.
La Chine vient également de commissionner trois sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire de type 093-G capables de lancer des missiles antinavires supersoniques et a annoncé la construction d’un deuxième porte-avions. Au cours des 27 dernières années, la Chine a augmenté ses dépenses militaires de plus de 10% par an, au point qu’elles sont aujourd’hui 3.6 fois supérieures à celles du Japon.
Cette puissance de la marine militaire chinoise, ajoutée aux ambitions du pays en mer de Chine, explique cette course à l’armement et particulièrement vers les moyens militaires qui permettent de protéger les forces comme la marine. Et les autres pays tentent de combler leur retard. Le Japon a accéléré la mise à niveau et le développement de sa flotte sous-marine avec la commande de dix sous-marins modernes de la classe Soryu et ainsi faire passer sa flotte sous-marine à 22 bâtiments. Le Vietnam, qui est un autre adversaire historique de la Chine, s’est fait livrer six sous-marins russes de la classe Kilo qui devraient être opérationnels l’année prochaine.
Dans la guerre larvée qui les oppose, le Pakistan et l’Inde vont également de surenchère en surenchère. Avec en sa possession 5 sous-marins français, le Pakistan ambitionne de doter sa marine de 12 sous-marins supplémentaires. La marine indienne de son côté, qui compte aujourd’hui 15 bâtiments, a lancé des appels d’offres pour acheter plusieurs sous-marins.