La Corée du sud célèbre ce jeudi le triste anniversaire du naufrage du Sewol qui est la pire catastrophe maritime que le pays ait connu en 40 ans avec ses 304 victimes dont la plupart étaient des lycéens en voyage scolaire. Un an après, la douleur et la colère sont toujours aussi vives dans l’opinion et de nombreuses familles de victimes estiment qu’elles n’ont toujours pas obtenu justice.
Ce jeudi matin, les proches des victimes ont empêché le Premier ministre sud-coréen de d’accéder au mémorial d’Ansan, la ville d’origine des lycéens disparus. Et la présidente sud-coréenne a participé à des commémorations à Jindo, près du lieu du naufrage, en l’absence des familles qui ont quitté les lieux en signe de protestation. En effet, les familles et les proches des victimes nourrissent de nombreux griefs contre gouvernement. Ils l’accusent d’avoir fait de fausses promesses, d’avoir interféré dans l’enquête sur le naufrage et de chercher à échapper à ses responsabilités. La présidente sud-coréenne s’est engagée ce jeudi à prendre les mesures nécessaires pour récupérer le bateau dès que possible, une opération dont le coût est estimé à 110 millions de dollars mais que certains proches des victimes considèrent indispensable au deuil.
En plus des pertes humaines, le naufrage du Sewol a révélé de nombreuses lacunes dans la réglementation maritime et son application dans le pays. Les normes de sécurité y sont en-deçà des standards internationaux. La commission d’enquête avait également épinglé la surcharge du navire, l’incompétence de l’équipage et la lenteur des secours comme les principales raisons de la catastrophe. Pour beaucoup, ces manquements n’ont été possibles qu’à cause de la corruption des fonctionnaires, notamment au sein des autorités de régulation. Le directeur de la compagnie, le propriétaire du navire et des membres du personnel de bord dont le capitain ont été jugés et condamnés. Mais les familles des victimes réclament une remise en cause de tout le système pour que de tels drames ne se reproduisent plus.