De nombreux médias iraniens ont annoncé la nomination prochaine de Marzieh Afkham, actuelle porte-parole de la diplomatie iranienne, comme ambassadrice dans un pays d’Asie. Si cette information était confirmée, ce serait une première dans le pays depuis 1979.
Citée hier mercredi par l’agence officielle Irna, l’intéressée a déclaré « ne pas commenter les rumeurs ». Quoi qu’anodine en apparence, cette nomination pourrait marquer un tournant pour les femmes iraniennes. Bien qu’elles aient un statut plus enviable que dans les autres pays de la région, les femmes iraniennes font face à des lois qui les désavantagent dans les questions de mariage, de divorce ou d’héritage, comme c’est le cas dans plusieurs pays musulmans. Elles n’ont pas accès aux fonctions de juges et, bien qu’elles aient la possibilité d’être députée et même ministre, aucune n’a été autorisée à se présenter à la présidentielle depuis 1979. La nomination de Marzieh Afkham au poste de porte-parole de la diplomatie iranienne à fin août 2013 était déjà une première pour la République islamique. Le président nouvellement élu alors Hassan Rohani avait placé cette nomination dans le cadre d’une « campagne d’émancipation et d’élévation des femmes en Iran ».
Les différentes propositions de femmes pour des postes de ministres par le précédent président iranien Mahmoud Ahmadinejad se sont systématiquement heurtées au refus des conservateurs qui contrôlent le Parlement. Il était toutefois parvenu à nommer en 2009 une femme à la tête du ministère de la Santé avant de la révoquer en 2013. Le seul autre cas mémorable remonte à 1997 quand l’ancien président réformateur Mohammad Khatami avait nommé Massoumeh Ebtekar vice-présidente chargée de la protection de l’environnement, un poste qu’elle a retrouvé sous Hassan Rohani.