Accusé d’espionnage, le correspondant du Washington Post en Iran l’Américano-iranien Jason Rezaian a comparu hier mardi devant un tribunal spécial de Téhéran dans un procès à huis clos.
Selon Mizanonline, l’agence de presse liée au pouvoir judiciaire, cette première audience s’est achevée après trois heures de débats devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, une cour spéciale qui juge les affaires politiques ou touchant à la sécurité nationale. Aucun détail n’a été donné sur la date de la prochaine audience. Jason Rezaian y répond des charges « d’espionnage », de « collaboration avec des gouvernements hostiles », de « collecte d’informations confidentielles et propagande contre la République islamique ». Selon les médias, le journaliste comparaissait aux côtés de son épouse Yeganeh Salehi, également journaliste, et d’une photographe de presse dont le nom n’a pas été divulgué.
Selon l’avocate du journaliste, les charges qui pèsent sur celui-ci ne reposent sur aucune « preuve établie ». Les Etats-Unis pour leur part dénoncent le « manque total de transparence de ce procès » et demandent à Téhéran, qui ne reconnait pas la double nationalité, d’abandonner les charges.
Jason Rezaian a été arrêté avec son épouse à leur domicile le 22 juillet 2014, le même jour que la troisième accusée. Il travaillait pour le quotidien américain depuis 2012. Il souffre depuis son arrestation d’ennuis de santé à la prison d’Evine, dans le nord de la capitale iranienne où il est détenu. Les deux femmes ont pour leur part été libérées sous caution. Cette affaire menace de raviver les tensions entre Téhéran et Washington, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis la Révolution islamique de 1979, mais sont en pleines négociations sur le programme nucléaire iranien.