Ahmed Mansour, le controversé animateur de la chaîne qatarie Aljazeera, s’est empêtré dans un nouveau scandale de mariage coutumier (orfi-non reconnu par la loi) avec une militante islamiste du Parti de la Justice et du Développement (PJD – au pouvoir au Maroc).
Tout a commencé par une information publiée par un journal marocain, qui a révélé l’existence de ce mariage illégal considéré dans la majorité des pays musulmans comme de la prostitution déguisée. Le même quotidien a dévoilé l’implication d’un dirigeant du PJD, Abdelali Hamieddine qui, selon le journal, aurait arrangé ce mariage un peu particulier.
S’ensuivit alors une réaction virulente de l’animateur égyptien d’Aljazeera contre les journalistes et les médias marocains dans leur ensemble. Sur sa page Facebook, Ahmed Mansour, connu pour sa proximité avec l’organisation des Frères musulmans, s’est attaqué aux journalistes marocains avec un langage grossier. Des insultes d’une rare violence : « prostitués, proxénètes, mercenaires, usurpateurs, pédérastes etc. »
L’affaire aurait pu s’arrêter là si ce n’était l’entrée en scène du PJD, dont le propre dirigeant, Abdelilah Benkirane, est le chef du gouvernement marocain. Enfonçant le clou, le site officiel du parti islamiste a repris les propos offensants du journaliste controversé, avant de les retirer dans la précipitation sous les protestations indignées de l’ensemble des médias du pays.
Le syndicat de la presse (SNPM) et la Fédération des éditeurs de journaux (FMEJ) ont estimé que les propos du journaliste constituaient une « offense sans précédent ». Le syndicat a également regretté la publication de manière inconsidérée sur le site officiel du parti islamiste, des propos désobligeants du journaliste d’Aljazeera.
Le parti du chef du gouvernement a d’abord démenti une quelconque entremise dans ce mariage capricieux. Toutefois, Karima Fritis, la militante du PJD a reconnu devant la police judiciaire, avoir épousé dans un mariage coutumier l’animateur d’Aljazeera. Mais ce dernier n’a jamais tenu sa promesse de l’épouser ou d’authentifier l’acte de mariage coutumier auprès d’un tribunal libanais comme il s’y était engagé.
Finalement, si l’animateur controversé de la chaîne qatarie s’est par la suite excusé pour ses insultes proférées dans un moment de « colère », il n’a cependant pas réussi à effacer l’image d’un journaliste propagandiste et sectaire.