Le porte-parole de l’administration israélienne Sivan Weizman a annoncé la libération très tôt hier dimanche du Palestinien Khader Adnane. L’homme, arrêté peu après l’enlèvement et l’assassinat de trois jeunes Israéliens, avait entamé une grève de la faim depuis deux mois qui l’avait mis en danger de mort.
Malgré l’heure matinale de sa libération, des dizaines de personnes portant des T-shirt à son effigie ont formé une haie d’honneur à l’arrivée de Khader Adnane dans son village d’Arraba, au sud de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Des feux d’artifice ont été lancés et les cris de « Victoire de Khader Adnane » ainsi que des chansons de « la victoire de Khader Adnane sur la prison » se sont faits entendre alors que l’homme était escorté jusqu’à sa maison sous une nuée de drapeaux du Jihad islamique, la seconde force islamiste après le Hamas dans les Territoires occupés. Cet accueil triomphal s’explique par le fait que Khader Adnane était devenu le symbole de la détention administrative qui permet à Israël de procéder à une incarcération sans inculpation pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment, ce qui lui vaut régulièrement de vives critiques.
Agé de 37 ans, Khader Adnane était l’une des centaines de personnes arrêtées en Cisjordanie occupée après l’enlèvement et l’assassinat de trois jeunes israéliens. Il était en prison depuis un an et avait entamé en mai une grève de la faim de 55 jours durant laquelle il a refusé d’ingurgiter quoi que ce soit sauf de l’eau. Des manifestations pour le soutenir étaient organisées chaque jour à travers les Territoires palestiniens. Sa libération a été une surprise étant donné que le gouvernement israélien a relancé à la mi-juin le processus d’adoption d’une loi qui autoriserait à nourrir de force les prisonniers lorsque leur vie est en danger.