Le général Shi Luze, chef d’état-major de la région militaire de Pékin, a confirmé l’information des médias selon laquelle plusieurs centaines de tonnes de cyanure se trouvaient entreposées en deux points de l’entrepôt de la métropole portuaire de Tianjin, dans l’est de la Chine où deux puissantes déflagrations sont survenues mercredi.
Les médias chinois avaient auparavant évoqué la présence de 700 tonnes de cyanure de sodium. Ce composant, s’il n’est ni inflammable ni combustible, est malgré tout hautement toxique en cas d’inhalation, d’ingestion ou de contact avec la peau. En présence d’acides et de produits à réaction acide, il s’hydrolyse en libérant du cyanure d’hydrogène, qui, lui, est un gaz très inflammable en plus d’être toxique. Des experts chimistes ont déterminé que le carbure de calcium, présent dans l’entrepôt selon la police de Tianjin, pouvait, au contact de l’eau, former de l’acétylène, un gaz également hautement explosif.
Les craintes de contamination pour les 15 millions d’habitants de la ville sont grandes, des craintes nourries par ce que la population considère comme une volonté des autorités de cacher la vérité. Un journaliste de l’un des portails Web les plus lus du pays a ainsi rapporté que la puissante Administration du cyberespace de Chine a imposé au site dès jeudi, c’est-à-dire au lendemain de la catastrophe, de ne pas envoyer de reporters sur place et de maîtriser tant les sources que le nombre d’articles sur le sujet.
Les opérations de nettoiement s’annoncent délicates. Selon Chine nouvelle, une équipe de plus de 200 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques est arrivée sur les lieux pour remplir cette fonction. La France a proposé hier dimanche son aide à la Chine. La catastrophe de la semaine dernière a fait 112 morts dont 21 pompiers selon le dernier bilan officiel relayé par la presse. 95 personnes, en majeure partie des pompiers, sont portées disparues, 46 ont été tirées des décombres du site et 722 ont été hospitalisées.