Dimanche, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les artères de diverses villes au Brésil pour demander la tenue de nouvelles élections présidentielles ou la destitution de la dirigeante de gauche, Dilma Rousseff. Réélue au poste de chef d’Etat en octobre dernier, celle-ci est en proie non seulement à une crise économique et politique mais également à un scandale de corruption.
Entre 400 000 et 600 000 personnes ont pris part à ces manifestations, d’après différents bilans qui n’avaient pas pris en compte l’important rassemblement de Sao Paulo, la ville brésilienne la plus peuplée forte de 11 millions d’âmes. Actuellement, Mme Rousseff n’est plus créditée que de 8 % d’opinions favorables, ce qui constitue un record d’impopularité pour un chef d’Etat brésilien depuis la fin de la dictature, autrement dit sur les trois dernières décennies. Du fait de la crise économique, la dirigeante brésilienne a été contrainte de suivre une politique austère. Son pays frôle présentement la récession, avec une inflation de 9 % sur les 12 derniers mois.
Par ailleurs, Dilma Rousseff est éclaboussée de loin par le scandale de corruption Petrobras. Cette compagnie pétrolière publique est accusée d’avoir versé des pots-de-vin à une cinquantaine de membres de la formation politique au pouvoir, le Parti des Travailleurs (PT). Même si la président n’est pas personnellement impliquée, d’aucuns lui attribuent une certaine responsabilité étant donné qu’elle a assumé les fonctions de ministre de l’Energie puis de directrice du cabinet du dirigeant Lula à l’époque des faits. Aussi, ne pouvait-elle pas ignorer ces pratiques, de l’avis de ses détracteurs.
Des arguments dont la droite, famille politique de laquelle font partie des groupes à l’instar du Mouvement du Brésil Libre (MBL) à l’origine de la manifestation, se sert à cœur joie.