La Russie a accusé le président turc, Recep Tayyip Erdogan et son entourage, de trafic de pétrole avec l’Etat islamique, alimentant un plus la tension qui règne entre les deux pays, depuis la destruction, il y plus d’une semaine, après la destruction d’un chasseur-bombardier russe, par l’armée turque au-dessus de la frontière syrienne.
Devant plusieurs centaines de journalistes, le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov a accusé la Turquie d’être le principal consommateur du pétrole volé par l’Etat islamique à la Syrie et à l’Irak. Il est allé jusqu’à accuser la classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, d’être impliquée dans ce commerce illégal.
Le responsable russe a notamment mis en cause le gendre d’Erdogan, Berat Albayrak, 37 ans, qui a longtemps dirigé le groupe Calik Holding, spécialisé dans l’énergie, et l’un de ses fils, Bilal qui est à la tête d’un groupe de travaux publics et de transport maritime.
Lors d’un discours à Doha, au Qatar, retransmis à la télévision turque, Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en menaçant Moscou de représailles si les Russes continuaient à « propager des calomnies ». De son côté, Washington a catégoriquement démenti les allégations russes.
Mais une lueur d’apaisement est apparue avec l’annonce du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov d’un entretien avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu. Cette rencontre, qui serait la première depuis l’éclatement de la crise, devrait se tenir en marge du conseil des ministres de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), qui se tient du 3 au 4 décembre à Belgrade. Une solution est vivement attendue tant les tensions entre Moscou et Ankara mettent à mal le projet coalition unique en Syrie où les différents acteurs restent divisés sur le sort à réserver au président Bachar al-Assad.