Au cœur de révélations sur le scandale de corruption Petrobras, le ministre brésilien de la Planification, Romero Juca, a annoncé sa « mise en réserve » du gouvernement. Alors que celui-ci n’est en place que depuis 12 jours, le nouvel Exécutif brésilien est d’ores et déjà secoué par cette affaire.
Tout est parti de la publication, par le journal Folha de Sao Paulo, de l’enregistrement d’une discussion en mars dernier et dans laquelle Romero Juca soutenait un accord passant par la destitution de la présidente Dilma Rousseff afin d’empêcher les investigations sur les détournements de fonds au sein de la compagnie publique Petrobras.
A noter que cette autorité était, elle-même, visée dans ce cadre. « L’impeachment est nécessaire. Il n’y a pas d’autre issue. Il faut résoudre toute cette merde. Il faut changer de gouvernement pour stopper l’hémorragie ». Des propos tenus par M. Juca lors d’une rencontre à son domicile avec Sergio Machado, un ex-sénateur de sa formation politique (PMDB, centre), qui a également été président de la société pétrolière Transpetro et fait l’objet de soupçons de corruption.
Le ministre brésilien de la planification a essayé de s’expliquer en disant qu’en employant le terme « hémorragie », il ne faisait pas allusion à l’affaire Petrobras, mais plutôt à la crise économique. Toutefois, le quotidien Folha n’a publié aucun extrait de sa conversation sur la grave crise économique que connaît le Brésil. Les deux hommes ne se préoccupaient uniquement que de l’avancée de l’enquête Petrobras.
« Il faut un accord, mettre Michel (Temer) au pouvoir, un grand accord national », a indiqué M. Machado, qui devrait avoir enregistré cette discussion à l’insu de son interlocuteur dans l’objectif de conclure une entente de collaboration avec la justice contre une remise de peine. Et M. Juca d’ajouter : un accord « avec le tribunal suprême, et tout le monde ». « Ils veulent en finir avec la classe politique, pour faire émerger une nouvelle caste pure », s’est-il inquiété en faisant allusion aux enquêteurs.