L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair a été épinglé ce mercredi, par la commission d’enquête britannique dirigée par John Chilcot sur l’intervention militaire de l’armée du Royaume-Uni en 2003 en Irak, aux côtés des Etats-Unis et d’autres pays alliés.
L’enquête avait été commandée en 2009 par l’ancien Premier ministre Gordon Brown et le rapport de la Commission devait être rendu initialement, un an plus tard.
Le rapport de douze volumes pour un total de 6.417 pages affirme que la guerre n’était «pas le dernier recours», admettant qu’il y avaient encore des possibilités de démarches diplomatiques. Bien que Tony Blair ne soit pas directement accusé de mensonges ou de crime, sa responsabilité est mise au premier plan.
Le Premier ministre britannique de l’époque, manœuvrant à la limite du cadre légal et de la légitimité politique, avait promis au président américain, George W. Bush, de le soutenir «quoi qu’il arrive», huit mois avant l’intervention en Irak et se serait basé sur des renseignements et des justifications biaisées pour engager le Royaume-Uni dans l’offensive contre l’Irak de Saddam Hussein, accusé à tort de détenir des armes de destruction massive.
Les membres de la commission d’enquête affirment également que l’intervention a été, en elle-même, mal préparée. Lors d’une conférence de presse de deux heures, Tony Blair a réagi à la publication de ces reproches en assurant avoir pris de bonne foi, la décision de participer à la guerre contre l’Irak et dit assumer la «pleine responsabilité» de ses éventuelles erreurs.
Un groupe de députés britanniques est déjà en train d’étudier la possibilité d’une procédure d’impeachment a posteriori qui priverait Tony Blair de son titre d’ancien Premier ministre et les avocats de familles des 179 soldats britanniques tués en Irak, se réservent le droit d’engager des poursuites judiciaires contre lui ou le gouvernement britannique dans son ensemble.
Entre 2003 et 2009, au moins 150.000 Irakiens, majoritairement des civils, ont péri et plus d’un million d’autres ont été déplacés. Aucune arme de destruction massive n’a été retrouvée dans le pays qui est toujours plongé dans le chaos avec des bombes qui explosent presque chaque semaine à Bagdad et ailleurs dans le pays.