Malgré la crise économique qui frappe le pays, les élections législatives de dimanche se présentent de la meilleure des façons possibles pour le président Vladimir Poutine qui jouit d’une forte popularité, surfant sur l’élan de patriotisme soulevé par l’annexion de la Crimée en 2014. Les partis d’opposition de leur côté dénoncent les conditions de campagne et craignent des fraudes électorales.
Près de 110 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour ces législatives qui renouvelleront les 450 députés de la Douma d’Etat. Depuis 2012, après les élections agitées de l’année précédente, Vladimir Poutine a considérablement resserré son contrôle sur le pays. Aujourd’hui, le Parlement est dominé par le parti de Vladimir Poutine, Russie unie. Trois autres partis d’opposition y ont des sièges à savoir le Parti communiste, Russie juste et le Parti libéral démocrate, mais, en général, ils soutiennent les politiques du gouvernement. Et la situation ne devrait pas changer bien que plus de 6 500 candidats issus de 14 partis soient en compétition. Les opposants font campagne dans la rue, mais passent peu à la télévision. Ils redoutent, après l’élimination par le pouvoir des groupes d’observateurs des élections, des fraudes électorales. Pour une ONG de défense des droits des électeurs, cette campagne a été la moins active de ces dix dernières années.
L’opposition est ébranlée. Boris Nemtsov, l’un des plus fervents opposants à Poutine a été assassiné l’an dernier après avoir dénoncé l’annexion de la Crimée et les dérives liées aux Jeux olympiques de Sotchi. Mikhaïl Khodorkowski, l’ancien homme d’affaires multimillionnaire, accusé de fraude fiscale, qui a passé plus de dix ans en prison, vit aujourd’hui à Londres et dirige de loin son parti « Russie ouverte ». Et il y a quelques mois, une chaîne de télévision montrait les ébats amoureux de Mikhail Kassianov, leader du parti Parnas, avec sa maîtresse, filmés clandestinement. Par ailleurs, le statut de parti d’opposition nuit à leur financement, les hommes d’affaires craignant d’être punis s’ils les appuient. Dans ces conditions, les partis d’opposition qui n’ont pas de députés rêvent seulement d’obtenir au moins 5% des voix, seuil à franchir pour pouvoir être représentés à la Douma.