Le président du conseil italien, Matteo Renzi, a manifesté son mécontentement au terme du sommet de l’Union Européenne (UE) vendredi dernier à Bratislava (Slovaquie) en boycottant la conférence de presse du président français, François Hollande, et de la chancelière allemande, Angela Merkel. Certaines positions de ces deux dernières autorités ne sont pas partagées par le chef du gouvernement italien.
L’immigration figure parmi les sujets qui fâchent. Depuis déjà plusieurs mois, Rome prône un pacte euro-africain dans l’objectif d’initier des projets de développement au sein des principaux pays d’origine des migrants. Mais, cette proposition n’a pas été évoquée au dernier sommet de l’UE, au grand dam de M. Renzi. En réaction, ce dernier a menacé de conclure seul ces accords avec l’Afrique dans le cas où l’UE ne le ferait pas au moment où l’Italie fait face à une nouvelle hausse des arrivées des migrants.
L’économie a également constitué une source de frustration pour le Premier ministre italien. Avant ce sommet des Vingt-Sept, cette autorité avait d’ores et déjà prévenu que son pays en a ras-le-bol de se faire dicter sa politique économique et, en particulier, par l’Allemagne, qui enfreint les dispositions européennes portant sur le surplus commercial. L’Italie essaye donc de persuader les Etats membres de l’UE de laisser tomber leurs politiques d’austérité. Actuellement, la dette publique en Italie correspond à 132 % du PIB. Comme si cela ne suffit pas, cette dette continue d’augmenter pendant que la croissance est très lente.
Dans ce contexte économique difficile, l’Italie se prépare à un référendum sur la réforme du Sénat, prévu pour cet automne. Une échéance politique aux allures de vote en faveur ou non de Matteo Renzi.