Le président du Sénat brésilien, Renan Calheiros, a été maintenu mercredi à son poste sur décision de la Cour suprême qui a ainsi, annulé la suspension préalablement prononcée par un de ses juges.
Il s’agit d’un revirement dans un contexte de crise institutionnelle dans ce pays. Alors qu’un des juges de la Cour suprême du Brésil avait prononcé lundi, la suspension de Renan Calheiros, la Cour a fait machine arrière 48 heures plus tard. Néanmoins, la Cour suprême a décidé d’écarter le président du Sénat, qui est la troisième personnalité de l’Etat brésilien, de la ligne de succession présidentielle.
Contacté par une formation politique écologiste, le juge Marco Aurelio Mello du Tribunal suprême fédéral avait basé son ordonnance sur une récente disposition légale non encore entrée en vigueur, disant qu’une personnalité inculpée n’est pas habilitée d’occuper une fonction dans l’ordre de succession présidentiel. Ce magistrat avait décidé lundi de suspendre Renan Calheiros de ses fonctions « avec effet immédiat », ce qui avait plongé encore un peu plus le pays dans une crise institutionnelle.
Quatre jours avant, la Cour suprême avait décidé de juger le président du Sénat pour détournements de fonds publics dans l’une des douze procédures pénales dont il fait l’objet pour des faits présumés de corruption. C’était sans compter que le Sénat allait outrepasser mardi la décision du juge en annonçant le maintien de Renan Calheiros dans ses fonctions en attendant la délibération collégiale finale du STF. Ce qui a été critiqué par les magistrats : « une décision de justice doit être respectée afin que règne l’ordre judiciaire et non pas la volonté de tout un chacun », a soutenu la présidente de la Cour suprême.