Le dossier de la Corée de Nord a été l’objet de vifs échanges lors de la réunion hier mercredi du Conseil de sécurité des Nations unies à New York.
Les grandes puissances ne sont pas parvenues à s’entendre sur la conduite à adopter face à Pyongyang qui avait procédé la veille à un nouveau tir de missile intercontinental, considéré par tous les membres comme une intolérable violation de la convention internationale de non-prolifération des armes nucléaires.
Les Etats-Unis et la France sont favorables à de nouvelles sanctions. Washington travaille déjà sur un texte dans ce sens. L’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies Nikki Haley a assuré que son pays envisageait toutes les options, dont le recours à la force.
L’ambassadeur chinois a répondu à la rhétorique guerrière américaine en accusant en retour les Etats-Unis d’avoir aussi contribué à l’escalade avec le déploiement de son dispositif antimissile THAAD en Corée du Sud, qui est un facteur de tension dans la région. Moscou, pour sa part, dit privilégier le dialogue avec Pyongyang.
L’empressement des Etats-Unis à répondre fermement à Pyongyang s’explique par le fait que le missile tiré mardi peut atteindre son territoire.
La Chine est défavorable à une option militaire craignant un conflit qui entraînerait un déplacement de personnes qui déstabiliserait toute la région.
Considéré par le président américain Donald Trump il y a quelques mois encore comme un potentiel médiateur, Pékin voit aujourd’hui son soutien à la Corée du Nord, avec qui il maintient des échanges économiques, condamné par les Etats-Unis qui le menace de mesures de rétorsions commerciales.
Au total, les Nations unies ont imposé à la Corée du Nord six régimes de sanctions depuis qu’elle a procédé à son premier essai nucléaire en 2006. Ces sanctions ont notamment conduit à réduire de manière significative les exportations de charbon nord-coréen, source majeure de revenus, et à contrôler davantage tous les chargements en provenance de ou vers la Corée du Nord.