Historique ! Le dimanche dernier, le président pakistanais, Asif Ali Zardari, a fait un déplacement éclair pour l’Inde. Cette visite – la première d’un chef d’Etat pakistanais en Inde depuis 2005, montre une certaine volonté de rapprochement malgré que cela reste compliqué.
Après l’entretien entre le président pakistanais et le Premier Ministre indien, Manmoham Singh, les impressions étaient quelque peu mitigées. Alors que le chef de gouvernement jouait la carte diplomatique en déclarant : « nous souhaitons trouver des solutions sur tous les dossiers », son ministre des affaires étrangères affirmait qu’ « ils ont parlé de terrorisme ». Avant d’ajouter, « c’est le sujet le plus important et l’opinion publique indienne veut des avancées concrètes dans ce domaine ». En fait, cette problématique tient sur quelques mots : Lashkar-e-Taiba. C’est un mouvement terroriste de nationalité pakistanaise fondé par un certain Hafiz Saeed. Celui-ci s’est tristement illustré dans plusieurs attentats dont certains contre les troupes de l’OTAN en Afghanistan mais surtout à Bombay en novembre 2008. Ce dernier évènement a provoqué la mort de 165 personnes. Il est connu que le Pakistan a beaucoup aidé le Lashkar-e-Taiba dans sa lutte contre l’Inde au Cachemire, province que les deux pays se disputent depuis plus de 60 ans.
C’est à ce niveau que l’Inde souhaite l’apport du gouvernement pakistanais. Mais, celui-ci ne s’est pas trop montré coopératif dans le temps. En effet, suite aux attaques de Bombay, le chef de file du Lashkar-e-Taiba avait été placé en résidence surveillée. Peu après, la justice pakistanaise l’avait lavé de toute accusation. D’ailleurs, son dossier n’était pas bien plein. Aujourd’hui, Hafiz Saeed se la coule douce au Pakistan, alternant la gestion de sa grande œuvre caritative, le Jamaat-ud-Dawa, à ses discours anti-indiens et anti-américains. D’ailleurs, Washington a mis sa tête à prix depuis le 2 avril dernier à raison de 10 millions de dollars américains. Si le Pakistan veut vraiment la paix avec l’Inde, cette question mérite d’être profondément réfléchie.