Les médias internationaux en Russie bientôt considérés comme «agents de l’étranger» !

La Douma, la Chambre basse du Parlement russe, a adopté en urgence hier mercredi, une loi qui permettra de qualifier d’«agents de l’étranger», tout média étranger, ou russe qui bénéficierait d’un soutien international.

La décision du parlement russe sera prise en guise de «représailles» contre la décision américaine à l’encontre de la chaîne TV russe «RT».

La loi a été adoptée successivement en deuxième et troisième lecture par la Douma sans qu’aucune opposition. Elle doit maintenant être validée par la Chambre haute, ce qui relève généralement de la formalité, puis promulguée par le président Vladimir Poutine.

Dans les faits, les députés n’ont fait qu’étendre une loi datant de 2012 qui ne concernait jusqu’à présent que les organisations non gouvernementales.

C’est au ministère russe de la Justice que reviendra la décision de déterminer quels médias, américains ou d’autres pays, devront s’enregistrer en tant qu’«agent de l’étranger».

Cette mesure constitue une menace permanente pour tout média accrédité en Russie et financé depuis l’étranger. Sont visés en premier lieu Voice of America (La Voix de l’Amérique) et Radio Free Europe/Radio Liberty, deux radios financées par le Congrès américain, ainsi que les chaînes TV américaine CNN et allemande Deutsche Welle.

Le vote des députés russes s’inscrit dans le cadre des tensions entre Moscou et Washington liées aux accusations d’ingérence russe dans la présidentielle remportée par Donald Trump en 2016.

Lundi, la chaîne TV russe RT America a fini par se plier à l’injonction des autorités américaines de se conformer à la loi dite FARA (Foreign Agents Registration Act), qui oblige toute société représentant un pays ou une organisation étrangère à rendre régulièrement des comptes sur ses relations avec cet Etat ou l’institution sous peine de voir ses comptes gelés.

Washington accuse RT et l’agence de presse Sputnik, contrôlés par l’Etat russe et qui émettent en plusieurs langues, de relayer la propagande du Kremlin et les soupçonne d’avoir tenté d’influer sur la campagne pour l’élection présidentielle de 2016.

Andreï Touabovitch

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