Une des têtes de file du Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger (MEND), groupe d’insurgés qui a longtemps perturbé l’industrie du pétrole au Nigéria, est détenu en Afrique du Sud. Dans un élan vindicatif, ses camarades ont annoncé qu’ils vont s’en prendre aux intérêts sud-africains dans le sud du pays ouest-africain.
Actuellement, le MEND ne fait plus trop parler de lui. Il a laissé la place à Boko Haram. Mais, n’empêche que sa capacité de nuisance est demeurée intacte. Pretoria pourrait bientôt en témoigner. Dans un communiqué envoyé par courriel le samedi 14 avril dernier, le mouvement rebelle nigérian menace de s’en prendre à l’Afrique du Sud et, particulièrement, au géant des télécoms MTN, représenté au Nigéria : « notre décision d’attaquer les entreprises sud-africaines dans le delta du Niger est directement reliée à la décision du président (sud-africain Jacob) Zuma de maintenir l’incarcération en Afrique du Sud de Henry Okah ». Ce dernier est détenu car accusé de terrorisme : il aurait organisé un double attentat le 1er octobre 2010 à Abuja, causant la mort de 12 personnes, et serait impliqué dans les attentats du 15 mars 2010 à Warri au sud du Nigéria. Ces deux explosions avaient été revendiquées par le MEND mais M. Okah a nié toute implication.
Bien entendu, le MEND soutient totalement les dires de Henry Okah. Celui-ci s’est d’ailleurs vu refusé une remise en liberté surveillée. En riposte, le MEND a prévenu qu’il allait attaquer MTN : « Le MEND commencera à attaquer les infrastructures de MTN dans la région du delta du Niger » et « produira sous peu une série de conseils employés, usagers et clients de MTN sur les équipements de la firme …Ces conseils sont prévus pour minimiser les dégâts civils et éviter les destructions non nécessaires ». La région du Delta du Niger a toujours souffert de son paradoxe : très riche en pétrole, la majorité de sa population est d’une extrême pauvreté.