Le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition internationale anti-djihadiste, a annoncé hier dimanche, la préparation d’une force frontalière composée de 30.000 hommes dans le nord de la Syrie près de la frontière turque, une démarche qui a été aussitôt vivement dénoncée par le gouvernement turc.
La création de cette force, dont le but serait d’assurer la sécurité de la frontalière syrienne, alors que l’offensive contre le groupe djihadiste Etat islamique baisse en intensité, a été vivement condamnée par la Turquie voisine.
La moitié de cette force serait composée de membres des FDS, une alliance de combattants kurdes et arabes qui ont été à la pointe de la lutte contre l’Etat islamique.
Déjà 230 individus environ seraient en train d’être entraînés pour cette nouvelle force qui, selon la coalition internationale, fait partie d’une stratégie plus large visant à «empêcher la résurgence de l’Etat islamique».
La décision d’impliquer les FDS dans l’organisation de cette force frontalière semblait s’imposer d’elle-même. Avec l’appui aérien et le soutien logistique de la coalition, les FDS ont réussi à chasser les djihadistes de nombreux secteurs dans le nord de la Syrie.
Aujourd’hui, ils contrôlent des territoires frontaliers de la Turquie au nord, de l’Irak à l’est et ont des positions voisines de celles du régime syrien à l’est.
Cité par les médias turcs, Ibrahim Kalin, le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les mesures prises « pour légitimer une organisation terroriste et la rendre pérenne dans la région sont inquiétantes».
Ankara considère que cette force sera composée en bonne partie de miliciens Kurdes syriens des YPG, les Unités de protection populaire. Or, la Turquie considère les YPG comme une émanation du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, le mouvement séparatiste kurde de Turquie, qualifié d’organisation terroriste.
Le président turc a menacé de lancer « dans les jours à venir » une offensive sur la ville d’Afrin, dans le nord de la Syrie, tenue par les YPG.