Le département américain du Trésor a annoncé en début de semaine, des sanctions contre six chefs de réseaux de trafiquants de migrants africains qui s’activent depuis des années en Libye.
Ces sanctions interviennent après celles de la semaine dernière des Nations unies et de la France contre ces chefs de réseaux de trafiquants de migrants africains. Il s’agit de quatre Libyens, Ahmad Oumar al-Dabbashi, Musab Abu-Qarin, Mohammed Kachlaf et Abd al Rahman al-Milad, le chef d’une unité de garde-côtes, et deux Erythréens, Ermias Ghermay et Fitiwi Abdelrazak..
Tous leurs biens, comptes et transactions aux Etats-Unis seront gelés et ils seront également frappés d’une interdiction d’entrée dans ce pays. L’OFAC, le bureau de contrôle des avoirs étrangers au département du Trésor américain, a fourni au passage de nombreux détails sur les activités de ces malfrats.
L’un des Libyens impliqués, Musab Abu-Qarin, surnommé «le roi du trafic» a réussi à envoyer en Europe, à lui seul, 45.000 personnes au courant de l’année 2015. Et l’Erythréen Ermias Ghermay, actif depuis 10 ans, est à la tête d’un réseau international pour le trafic d’êtres humains entre l’Europe et l’Afrique. On lui impute la responsabilité de la noyade de 366 personnes en octobre 2013 en Méditerranée.
Les autorités américaines soulignent également de nombreuses connections en Libye entre ces trafiquants avec les hommes politiques, les militaires et les milices armées, et même plusieurs responsables sécuritaires sous les ordres du gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli.
Une concurrence entre les trafiquants a même mené certains d’entre eux jusqu’à tirer sur les migrants en pleine mer pour se venger d’un concurrent.
Les Nations unies et la France avaient déjà prononcé, respectivement le jeudi et le samedi de la semaine dernière, des sanctions contre ces trafiquants. Mais comme pour l’ONU et la France, si leur objectif à long terme est de neutraliser des filières qui ont été jusqu’à vendre des migrants sur des marchés d’esclaves en Libye, les sanctions des Etats-Unis sont d’abord destinées à exercer une pression et n’auront qu’une portée symbolique.