Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a prêté serment hier mardi devant plus de 3.000 personnes rassemblées au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ, prônant l’unité et la loyauté pour faire avancer la mise en place de l’Accord de paix, malgré les contestations persistantes de l’opposition.
Dans un discours à la nation, le président réélu IBK a promis d’être le président de tous les Maliens. Il a rendu un hommage aux « victimes, étrangères et nationales» du terrorisme.
La question sécuritaire, avec des conflits communautaires dans le centre du pays qui ont fait des dizaines de victimes civiles ces derniers mois, la criminalité organisée et la menace terroriste, constitue en effet le grand chantier sur lequel est attendu le président malien pour son second mandat de cinq ans.
Ibrahim Boubacar Keïta semble en avoir pleinement conscience comme le suggère la liste qu’il a dressée de ses priorités, à savoir le renforcement de la cohésion nationale, la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg, mais qui n’a pas empêché les violences de se propager du nord vers le centre du Mali et vers le Burkina Faso et le Niger voisins, mieux équiper et former les soldats maliens, et enfin lutter contre le terrorisme et la criminalité.
Mais le pays est encore loin de l’unité que recherche le président réélu avec 67,16% des suffrages. Soumaïla Cissé, le leader de l’opposition et candidat malheureux au second tour de l’élection présidentielle du 12 août dernier avec 32,84% des voix, continue de rejeter avec l’appui de ses partisans les résultats de la présidentielle et l’investiture d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Ils ont déposé plainte mardi auprès de la Cour suprême, de la Cour d’Appel et d’un tribunal de commune de la capitale pour «nullité de la proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle en raison de la violation de la loi» par sa Présidente et de forfaiture des autres membres de la Cour. Cette plainte devrait, selon leur avocat, entraîner un sursis de l’investiture d’Ibrahim Boubacar Keïta par la Cour suprême.