La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini a annoncé la création d’une entité légale pour faciliter les transactions financières légitimes avec l’Iran et contourner les sanctions américaines imposées à ce pays.
Selon des sources européennes, ce «véhicule dédié» (Special purpose vehicle-SPV) pourrait agir comme une bourse d’échanges ou un système de troc sophistiqué permettant aux entreprises concernées d’échapper aux sanctions américaines.
Il s’agit, si l’Iran est en relation d’affaires avec deux pays européens, fournisseur de pétrole pour le premier et client pour des produits divers pour le second, d’utiliser la somme correspondant à la livraison du pétrole directement pour payer le fournisseur de l’Iran.
Une sorte de chambre de compensation est prévue pour vérifier que la valeur des biens exportés et importés par l’Iran se compensent. Très similaire à celui utilisé par l’Union soviétique durant la Guerre froide, ce système de troc pourrait être ouvert à d’autres partenaires de l’Union européenne et de l’Iran dans le monde.
L’annonce des européens sonne comme un camouflet pour le président américain Donald Trump qui doit donner ce mardi un discours à l’ONU pour mobiliser contre Téhéran.
En mai dernier, le président américain Donald Trump annonçait le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions contre les entreprises ou pays étrangers qui continueraient de faire affaire avec Téhéran.
Mais les Européens, déterminés à sauvegarder l’accord afin de prévenir une reprise du programme iranien susceptible de déclencher une course à l’arme atomique dans la région, ont réagi.
Toutefois, de nombreux diplomates et analystes doutent de la capacité de l’Union européenne à contrecarrer les sanctions américaines, notamment parce que Washington pourrait adapter ses sanctions afin d’interdire les opérations que prévoit le dispositif européen.