De plus en plus de responsables du parti Alternative für Deutschland (AfD) envisagent une sortie de l’Allemagne de l’Union Européenne (UE), une éventualité qui n’était plus évoquée depuis l’après-guerre.
L’euroscepticisme gagne du terrain outre-Rhin. En effet, l’AfD a jeté un pavé dans la marre en approuvant dimanche dernier lors de son congrès de Riesa, en Saxe, un programme pour une sortie de l’Allemagne de l’UE en perspective des élections européennes de fin mai. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette idée n’avait jamais été évoquée dans le pays.
Il est à noter que l’opinion publique allemande est majoritairement favorable à l’UE. Pour preuve, selon une enquête menée en novembre par le Parlement européen, 51 % des sondés en Allemagne, affirment avoir «plutôt confiance» en l’UE, une proportion qui est de neuf points supérieure à la moyenne européenne.
Malgré tout, l’AfD semble vouloir faire d’un «Dexit» (Deutschland exit) de l’UE, le pilier de son projet européen.
Néanmoins, vu la fibre pro-européenne de l’Allemagne, la formation politique d’extrême-droite avance prudemment. Sans fixer d’échéancier, les représentants de l’AfD ont assuré qu’une sortie de l’UE interviendrait «en dernier recours», si celle-ci n’était pas réformée de fond en comble «dans un délai raisonnable».