Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a annoncé mardi dernier l’arrivée au Tchad d’environ 6 000 Nigérians dont la grande majorité vient de la ville de Baga, près de la frontière avec le Tchad, où les combats entre Boko haram et l’armée nigériane font rage depuis le 26 décembre.
Dans son communiqué, le HCR précise que de nombreux réfugiés ont traversé le lac Tchad en bateau à la pagaie pour rejoindre le village tchadien de Ngouboua situé sur les rives du lac Tchad, à 20 kilomètres de la frontière avec le Nigeria, soulignant que « la traversée dure trois heures ».
Des affrontements ont éclaté depuis le 26 décembre dernier entre les forces gouvernementales du Nigeria et la faction de Boko Haram affiliée au groupe de l’Etat islamique (ISWAP) dans la ville de Baga. La recrudescence des combats a également contraint depuis le début de ce mois, selon les Nations unies, plus de 30 000 personnes à trouver refuge à Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno. L’armée nigériane, qui a perdu des dizaines voire des centaines de soldats depuis les six derniers mois, a affirmé avoir repris le contrôle de cette ville stratégique le 10 janvier.
Après une visite dans les camps, Edward Kallon, coordonnateur de l’ONU pour le Nigeria, a dénoncé les conséquences des violences sur les populations civiles dans le nord-est du Nigeria. Le HCR a rapporté la semaine dernière que 9 000 Nigérians avaient tenté de se réfugier au Cameroun après l’attaque d’une autre ville, à la frontière entre les deux pays mais que les autorités camerounaises avaient refusé de les accepter sur leur territoire.
Le nord-est du Nigeria est le cœur de l’insurrection de Boko Haram qui ravage le pays depuis dix ans, qui a fait plus de 27 000 morts et empêche plus de 1.7 million de personnes de regagner leur foyer. La recrudescence très inquiétante des attaques intervient alors que le pays organise la prochaine élection présidentielle dans moins d’un mois.