Les autorités australiennes ont reconnu hier mercredi qu’elles enquêtaient sur la possible disparition de Yang Hengjun, un écrivain chinois, ancien diplomate et défenseur de la démocratie qui a pris la nationalité australienne.
Selon le Sydney Morning Herald, Yang Hengjun est rentré vendredi en Chine en compagnie de son épouse et de leur fils, mais il n’est jamais monté à bord de l’avion à destination de Shanghai qu’il devait prendre et n’a plus donné signe de vie à ses proches. Un témoin a affirmé au quotidien australien avoir vu une dizaine d’agents de sécurité l’arrêter à son arrivée à l’aéroport de Canton.
Certains de ses proches redoutent que Yang Hengjun soit détenu par les services de sécurité chinois. Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré « n’être pas au courant » de cette affaire, mais a promis « de s’informer auprès des services concernés ».
Agé de 53 ans, Yang Hengjun a travaillé pour le ministère chinois des Affaires étrangères dans la province du Hainan, dans le sud du pays, avant de partir en 1992 pour Hong Kong, puis en 1997 pour les Etats-Unis où il collabora avec le cabinet de réflexion Atlantic Council et de prendre ensuite la nationalité australienne. Il est connu pour ses positions critiques contre le régime communiste de son pays d’origine.
L’affaire Huawei, c’est-à-dire l’interpellation début décembre au Canada, sur demande de la justice américaine, de Meng Wanzhou, haute dirigeante du géant chinois des télécoms, a tendu les relations entre Pékin et plusieurs pays Occidentaux. Le mois dernier, deux Canadiens, un ex-diplomate et un consultant, ont été arrêtés en Chine, officiellement pour des soupçons d’activités « menaçant la sécurité natioanle », mais selon plusieurs observateurs occidentaux en représailles à l’interpellation de Meng Wanghou.
Comme d’autres alliés du Canada, l’Australie a récemment fait part de ses préoccupations après la détention des ressortissants canadiens. Autre sujet de tensions entre les deux pays, l’Australie a annoncé en août que Huawei serait exclu du réseau 5G sur son territoire, évoquant des risques pour al sécurité, une décision prise par les Etats-Unis ou la Nouvelle-Zélande. L’Australie s’est également plaint de l’ingérence de Pékin dans sa vie politique intérieure.