L’Egypte est devenue « plus dangereuse » que jamais pour les opposants en raison de l’intensification de la répression contre les personnes osant critiquer pacifiquement le pouvoir, a déploré jeudi Amnesty International.
Cette ONG de défense des droits de l’Homme a choisi de tirer la sonnette d’alarme à la veille du 8ème anniversaire du soulèvement populaire initié le 25 janvier 2011 dans le contexte du Printemps arabe et ayant abouti à l’éviction du régime de l’ex-président Hosni Moubarak.
A en croire Amnesty, au moins 113 personnes ont été arrêtées l’an dernier en Egypte parce qu’elles avaient « exprimé pacifiquement leur opinion». «Aujourd’hui, il est plus dangereux que jamais dans l’histoire récente de l’Egypte de critiquer le gouvernement» ou l’armée, a estimé dans un communiqué, la directrice de cette ONG pour l’Afrique du Nord, Najia Bounaim.
«Sous l’administration du président Abdel Fattah al-Sissi, l’Egypte est devenue une prison à ciel ouvert pour les dissidents», a regretté Amnesty. Pourtant, dans un récent entretien accordé à la chaîne américaine CBS, le président égyptien a nié l’existence de prisonniers politiques dans son pays.
En tout cas, les organisations de défense des droits de l’Homme décrient régulièrement les abus du régime égyptien tout en dénonçant la répression d’opposants laïques ou de gauche ainsi que les poursuites contre les membres de la confrérie des Frères musulmans, présentement interdite en Egypte.