Le président russe Vladimir Poutine a menacé les Alliés de l’organisation nord-atlantique « OTAN» de déployer des missiles capables d’atteindre leurs territoires, si les Etats-Unis déploient en Europe de nouveaux systèmes de défense, des menaces que l’Otan a qualifié d’«inacceptables».
Lors de son discours devant le Parlement, le président russe a annoncé le déploiement de missiles capables d’atteindre «les centres de décision» menaçant la Russie, allusion faite directement aux Etats-Unis qui envisagent de déployer en Europe des missiles capables d’atteindre en 10-12 minutes Moscou.
La Russie riposterait alors en déployant à son tour des armements qui pourront être utilisées non seulement contre les territoires d’où peut provenir une menace directe, mais aussi contre les territoires où se trouvent les centres de décision d’usage des missiles qui les menaceraient.
Il y a deux semaines, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé que la Russie allait se doter d’ici à 2021 de nouveaux missiles à portée intermédiaire.
La riposte des Alliés occidentaux ne s’est pas faite attendre. Le porte-parole de l’Otan Piers Cazalet a rappelé que «l’Otan est une alliance défensive, prête à défendre tous ses membres contre toute menace».
L’avertissement de la Russie intervient après le désengagement des Etats-Unis du traité INF signé en 1987 et qui interdisait tous les missiles de croisière et balistiques américains et russes d’une portée de 500 à 5.500 kilomètres.
Washington a justifié cette décision en accusant la Russie d’avoir violé ce traité en développant un nouveau missle, le Novator 9M729 (SSC-8 pour l’Otan).
Moscou a réagi en se retirant également du traité. Mais malgré le durcissement de son ton, Vladimir Poutine se dit prêt à des négociations sur le désarmement. Si aucun accord ne venait à être trouvé, le traité INF deviendra caduc en août.