En marge de la conférence internationale de Tanger, et la profanation du drapeau national

Je reviens, une fois de plus, pour parler de la conférence internationale de Tanger, organisée par le CERS (centre des études et recherches en sciences sociales), sur le thème : valeurs et institutions démocratiques et les changements post printemps arabe, les 25 et 26 octobre 2019, et à la quelle j’ai pris part via un exposé, en mes qualités de président du mouvement « Nous arrivons et nous pouvons »-Maroc du futur-et de professeur universitaire-chercheur en sociologie.
Parmi les conclusions de mon intervention, je citerai la nécessité de respecter les emblèmes nationaux tels le drapeau, l’hymne et la fête de l’indépendance.
Faisant un flash back de mon intervention, je m’aperçois que je ne m’étais jamais mis à l’esprit que toute cette solidarité due, nécessaire et spontanée avec tous les détenus à cause des manifestations du Rif, allait se transformer en malédiction proférée contre ces jeunes, du fait que certains ont brûlé notre drapeau, hissé ceux d’autres pays ou de régions (Espagne France, catalogne, Allemagne, Kurdistan.etc.), et se sont mis à insulter les symboles de notre nation.
Nous avons, et continuons de militer côte à côte avec des générations de militantes et de militants, sur toutes les scènes publiques en faveur de la patrie, et nous avons consenti d’énormes sacrifices pour davantage de liberté, de démocratie et de droits de l’Homme, sans pour autant penser un jour, « brûler » le drapeau de notre nation ,la trahir ou être ingrat à son égard.
Le fait de brûler « le drapeau » marocain à Paris, et de hisser les drapeaux d’autrui durant un évènement de solidarité avec les jeunes du Rif, et en guise de protestation contre la marginalisation dont souffre leur région ; ne peut en aucun cas appuyer leur mise en liberté, ni, de façon générale, les libertés, la liberté d’expression et la démocratie.

Tout au contraire, cela ne pourra que pointer du doigt ceux qui ont été appelés à manifester à Paris, ainsi que ceux qui ont organisé, supervisé et encadré cette manifestation. Elle remet en cause également le niveau d’encadrement, de formation, de conscience des collectivités, ainsi que les valeurs humaines telles que conçues par l’Homme, avant bien les institutions, les Etats et les régimes…

Pour cela, je vous prie de ne pas gâcher des décennies de sacrifice des marocains en faveur de leur patrie, de son indépendance, de sa sûreté et de sa sécurité, et ne reniez pas nos valeurs communes.
De toute évidence il existe une souffrance au niveau de toutes les régions du Maroc, spécialement le monde rural, les montagnes, les oasis et les steppes ; et chacun de nous est entrain de militer, à sa façon, pour combattre les disparités sociales et territoriales.
La profanation du drapeau national est un crime impardonnable, et un comportement indigne et minable, ne faisant qu’encourager la haine, la rancune et la radicalisation, et nous met tous devant nos responsabilités historiques pour une éducation à la citoyenneté , et à l’enracinement des valeurs dans nos comportements quotidiens aussi bien au Maroc qu’à l’étranger.

Mustapha MERIZAK

Andreï Touabovitch