Le chef du gouvernement irakien, Adel Abdel Mahdi, a perdu, dans la nuit de mardi à mercredi, l’appui de deux poids lourds politiques au Parlement, en l’occurrence le leader chiite Moqtada Sadr et le chef du Hachd al-Chaabi, Hadi al-Ameri.
Ces deux personnalités ont pris cette décision en commun accord, pendant que la contestation populaire ne fait que prendre de l’ampleur dans la rue.
Moqtada Sadr et Hadi al-Ameri ont annoncé, séparément, leur intention de « travailler ensemble » à « retirer (leur) confiance » au Premier ministre, un indépendant dépourvu de base partisane et impopulaire, conspué par les protestataires depuis début octobre.
Le leader chiite et le responsable des paramilitaires du Hachd al-Chaabi, qui, jusqu’à présent, se lançaient des invectives par messages interposés, ont accordé leurs violons au cours de cette nuit, soit quelques heures avant une nouvelle séance au Parlement à laquelle le chef du gouvernement doit prendre part.
L’Assemblée doit se prononcer sur une motion de défiance, a posté sur le réseau social Twitter, Moqtada Sadr, s’adressant alors à Adel Abdel Mahdi. Peu avant, ce dernier avait interpellé les responsables des deux principaux camps au Parlement, affirmant qu’il existait « un moyen plus rapide » que les élections anticipées pour la tenue desquelles Moqtada Sadr milite depuis début octobre.
« Mettez-vous d’accord avec M. Ameri pour former un nouveau gouvernement », avait mentionné le Premier ministre dans une lettre ouverte à l’ancien chef de groupe armé devenu héraut des manifestations anticorruption. « Immédiatement », avait rétorqué l’intéressé sur Twitter.