Washington a jugé jeudi « irresponsable » de la part de certains Etats européens de demander à Bagdad de juger dans les tribunaux irakiens, leurs citoyens membres de l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) détenus en Syrie.
«Il serait irresponsable de la part d’un pays d’attendre de l’Irak qu’il résolve ce problème à sa place», a estimé le coordinateur de l’action contre-terroriste des Etats-Unis, Nathan Sales, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre de la coalition anti-EI dans la capitale fédérales des Etats-Unis.
Dans la foulée, il a encore appelé l’ensemble des pays à rapatrier puis juger leurs ressortissants, sans toutefois cacher que la réunion s’est close sur un constat de désaccord sur cette question.
Des milliers de djihadistes étrangers sont détenus dans les prisons kurdes sur le sol syrien. Leur situation précaire a été remise à l’ordre du jour depuis la récente offensive turque contre les forces kurdes dans la région, qui a fait redouter une éventuelle évasion des prisonniers.
En Syrie, «la situation peut changer en un clin d’œil», a jugé Nathan Sales. « Nous pensons qu’il devrait y avoir un sentiment d’urgence à les rapatrier maintenant, tant qu’il est encore temps », a-t-il ajouté.
Divers pays ne désirent pas reprendre leurs ressortissants et veulent qu’ils soient jugés sur le lieu où ils sont commis leurs crimes, bien que la question soit difficile dans les zones syriennes contrôlées par les forces kurdes, au statut juridique incertain.