La Turquie a averti les Etats Unis d’Amérique, que toute initiative pour la levée d’un embargo sur la vente d’armement américain à Chypre, depuis plus de 30 ans, marquerait une « dangereuse escalade ».
Mardi, le Congrès américain a voté la levée de l’embargo imposé en 1987 sur la vente d’armement américain à Chypre, dans le cadre de la loi de financement militaire votée par le Sénat et qui doit être promulguée par le président Donald Trump.
Les Etats-Unis avaient imposé cet embargo à l’ensemble de l’île dans l’espoir d’encourager sa réunification.
Mais la mesure avait été jugée contre-productive car elle avait encouragé le gouvernement chypriote à s’allier à d’autres partenaires, tandis que la Turquie a continué d’occuper la partie nord de Chypre.
Elle l’avait envahie en 1974 après un coup d’Etat fomenté par la junte des colonels alors au pouvoir en Grèce et visant à rattacher l’île à la Grèce.
Dans le même sillage, la Turquie a commencé avec l’invasion de Chypre en 1974 et poursuit ses agissements avec des conflits constants sur les droits souverains de la Grèce dans la mer Egée et le sud-est de la Méditerranée, selon la presse grecque, ajoutant que les provocations turques ont sans aucun doute des objectifs précis et font partie d’une stratégie plus large.
Dans la phase actuelle, les dirigeants turcs ont été encouragés par les développements en Syrie et les défaillances administratives des grandes puissances, fait observer le quotidien, notant que les responsables turcs sont « dominés par un sentiment d’expansionnisme ».
Le président Recep Tayyip Erdogan estime qu’il est en position de force pour revendiquer que la Turquie joue le rôle d’une « grande puissance régionale », poursuit la presse.
« Ses actions, ses mouvements et ses menaces confirment non seulement sa stratégie révisionniste » mais également le soutien qu’il apporte dans la pratique à cette stratégie, commente l’auteur de l’article, rappelant que l’accord signé récemment entre la Turquie et la Libye sur la délimitation des frontières maritimes entre les deux Etats menace non seulement la Grèce et Chypre, mais aussi d’autres pays de la région.