Après avoir remporté le vote populaire aux élections législatives de samedi, le Sinn Fein, parti de gauche partisan d’une réunification de la province britannique d’Irlande du Nord avec la République d’Irlande et longtemps considéré comme la branche politique de l’IRA, est devenu hier lundi la deuxième force politique au Parlement irlandais.
Le long délai de publication des résultats en termes de sièges au Parlement est dû au complexe mode de scrutin en Irlande du Nord. Les électeurs ne votent pas pour une liste constituée, mais élaborent leur propre liste en classant les candidats par ordre de préférence.
A l’issue du premier tour du décompte entamé dimanche, le Sinn Fein a été placé en tête de liste par 24,5% des électeurs, devant le Fianna Fail, 22,2%, et le Fine Gael, 20,9%.
Cette avance ne s’est pas tout à fait traduite en termes de sièges car le Sinn Fein n’a présenté que 42 candidats, environ deux fois moins que les deux grands partis centristes. Le Sinn Fein compte désormais 37 sièges sur les 160 du Dail, la chambre basse du Parlement irlandais.
Cette percée historique bouscule les deux grands partis de centre-droit jusqu’ici habitués à se partager le pouvoir, à savoir le Fianna Fail et le Fine Gael qui comptent respectivement 38 et 35 sièges. Cette situation pourrait fragiliser le Premier ministre sortant, Leo Varadkar, qui est membre du Fine Gael, dont le parti était au pouvoir depuis trois ans.
Le Sinn Fein a déjà ouvert des discussions et pris des contacts avec les dirigeants des partis de gauche comme les Verts ou les Sociaux démocrates en vue d’alliances pour pouvoir faire son entrée au gouvernement.
Les négociations pour former un gouvernement de coalition pourraient prendre des semaines, voire des mois. Après les dernières élections, en 2016, il avait fallu plus de deux mois pour qu’un gouvernement ne soit formé.