L’Organisation des Nations unies (ONU) a publié hier mercredi, la liste des 112 entreprises ayant des activités dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, qui sont illégales au regard du droit international. L’initiative a été saluée par les Palestiniens mais décriée par Israël.
Le communiqué du bureau du haut commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Michelle Bachelet cite notamment des sociétés de transports comme la firme française Alstom, qui avait répondu à un appel d’offres pour le tramway de Jérusalem avant d’y renoncer, ou encore de célèbres sites de location ou de tourisme installés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni tels que Airbnb, Opodo, Expedia ou encore Booking.com.
Si 18 de ces entreprises sont domiciliées dans six pays étrangers, à savoir les Etats-Unis, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Thaïlande, la majorité d’entre elles, 94 plus exactement, dont des cafés, des stations-services ou encore des banques, sont israéliennes.
Révisée annuellement, cette liste pourra évoluer. Il aura fallu trois ans, de multiples reports et une mobilisation active de la société civile et de coalitions d’Etats membres pour que les Nations unies se décide à publier cette liste, qui, cependant, n’entraîne aucune conséquence légale immédiate.
Mais si l’ONU affirme que cette liste «ne constitue pas, et n’entend pas constituer un processus judiciaire ou quasi-judiciaire», les Israéliens craignent qu’elle ne serve de base à de futurs boycotts. Sans compter les risques de retombées économiques indirectes existent pour ces entreprises, y compris pour les sociétés israéliennes, notamment pour leur financement à l’étranger.
La publication de la liste de l’ONU a été quasi-unanimement condamnée en Israël, aussi bien par le gouvernement, que par le chef de l’opposition de centre-droit, l’ex-chef d’état-major Benny Gantz, que par le président Reuven Rivlin lui-même.
En revanche, elle a été saluée par les Palestiniens, mais également par les organisations de défense des droits de l’homme, ainsi que le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), qui appelle au boycott économique, culturel et scientifique d’Israël et de ses produits afin d’obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation des Territoires palestiniens.
Selon le droit international, les colonies israéliennes en Territoires palestiniens sont illégales. Entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus d’un demi-siècle et où vivent quelque 2,7 millions de Palestiniens, et Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte d’Al Qods occupé également conquis par Israël en 1967 puis annexée, ce sont plus de 600.000 colons juifs qui se sont établis dans les Territoires palestiniens occupés.