Le ministre britannique des finances, Sajid Javid a démissionné ce jeudi, de ses fonctions, dans le sillage du premier remaniement gouvernemental depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne le 31 janvier dernier.
Boris Johnson voulait un remaniement interprété par les analystes comme un simple ravalement de façade. Il avait en effet gardé l’essentiel des poids lourds de son cabinet à leurs postes, notamment Dominic Raab aux Affaires étrangères ou encore Priti Patel à l’Intérieur.
Sajid Javid avait également été maintenu à la tête des Finances à la condition qu’il renvoit tous ses conseillers spéciaux après des mois de tension entre cette équipe et le bras droit de Boris Johnson à Downing Street, Dominic Cummings.
Sajid Javid a refusé de se soumettre à cette condition, dans laquelle beaucoup voient la volonté de Boris Johnson et de Dominic Cummings de reprendre le contrôle du Trésor qu’ils estiment vital pour honorer leur promesse d’accroître les dépenses publiques au profit des régions défavorisées du nord.
A quatre semaines de la présentation du premier budget depuis que le Brixt fin janvier dernier, Sajid Javid laisse sa place à Rishi Sunak, le jeune secrétaire en chef du Trésor de 39 ans qui a fait carrière dans la finance, certes respecté, mais relativement inexpérimenté.
Après l’annonce de la démission de Sajid Javid, la livre s’est nettement inscrite à la hausse, les analystes y voyant le début d’un vaste plan d’investissements publics.
Sajid Javid était perçu comme un contre-poids aux velléités ultra-dépensières de Boris Johnson qui n’a de cesse de promettre des milliards dans la santé, l’éducation ou les infrastructures.