La Chine et le Brésil disposeront bientôt d’une ligne de crédit réciproque. D’un montant de 30 milliards de dollars américains, ce fonds commun pourrait être le premier stade vers une banque des pays émergents.
Pour le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, cette ligne de crédit « renforce la situation financière des deux pays », lesquels disposent d’une « réserve additionnelle à un moment où l’économie mondiale est tendue ». Une déclaration teintée d’enthousiasme. En effet, la Chine et le Brésil entretiennent de solides rapports commerciaux. Avec 77 milliards de dollars américains d’échange en 2011, Pékin est le principal partenaire de Brasilia. Aussi, va-t-il de soi que le Brésil souhaite poursuivre cette coopération. Par ailleurs, cette ligne de crédit peut être l’arbre qui cache la forêt : depuis mars dernier, les pays émergents des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) réfléchissent à la création d’une banque d’investissement. Cela leur permettrait de s’émanciper du Fonds Monétaire International (FMI). De ce projet, le Brésil semble également être le premier fan : ce serait « un outil financier très puissant pour améliorer les possibilités commerciales et peut-être une étape majeur pour soutenir l’Union Européenne dans ses efforts pour surmonter la crise fiancière », estime son ministre du Commerce, Fernando Pimentel.
D’ores et déjà, les banques centrales des BRICS se sont convenues d’utiliser davantage leurs propres monnaies. Avec 20 % de la croissance mondiale et 230 milliards de dollars d’échanges en 2011, ces pays sont conscients de leur poids sur l’échiquier mondial. Et, la Chine, encore plus, s’étant fixé l’objectif que le yuan représente 20 % du commerce mondial d’ici 2040. Pour ce faire, l’Empire du Milieu prête énormément aux émergents. Ce qui ne gêne pas le Brésil.