Le chef d’Etat brésilien, Jair Bolsonaro, a annulé mardi sa décision de nommer un membre de son cercle familial à la direction de la police fédérale, dont la nomination avait été déjà suspendue par un magistrat de la Cour suprême.
Le directeur de l’Agence brésilienne de renseignement (ABIN), Alexandre Ramagem, était censé prendre ses nouvelles fonctions de patron de la police fédérale mercredi, à la suite de la révocation de Mauricio Valeixo par le président Bolsonaro la semaine dernière.
Suite à cette éviction, le très populaire ministre brésilien de la Justice, Sergio Moro, a démissionné du gouvernement, tout en accusant le dirigeant d’extrême-droite de souhaiter nommer à la tête des forces de l’ordre «une personne avec qui il aurait un contact personnel».
Pour ce qui est d’Alexandre Ramagem, c’est un ami personnel de Carlos Bolsonaro, l’un des fils du chef de l’Etat brésilien. D’après la presse, ce dernier intéresse les enquêteurs pour son implication présumée dans une grande campagne de désinformation sur les réseaux sociaux ayant pris pour cibles notamment divers magistrats de la Cour suprême, ayant mis à mal des initiatives de Jair Bolsonaro.
Saisi par la formation politique d’opposition PDT (centre gauche), le juge Alexandre de Moraes de la plus haute instance judiciaire du Brésil a estimé que la nomination de Ramagem n’était « pas conforme aux principes constitutionnels d’impartialité, de moralité et d’intérêt public».
Prenant acte de cette décision de justice, Jair Bolsonaro a annulé quelques heures après, la nomination d’Alexandre Ramagem, qui gardera son fauteuil à la direction de l’ABIN.
Toutefois, il n’est pas exclu qu’il soit porté à la tête de la police fédérale au cas où la Cour suprême annulait la suspension provisoire de sa nomination prononcée par le juge Moraes.