La justice brésilienne a donné son feu vert mardi à un interrogatoire de trois ministres à propos des allégations de leur ex-homologue de la Justice, Sergio Moro, d’une ingérence présumée du chef de l’Etat, Jair Bolsonaro, dans des enquêtes de police.
La Cour suprême fédérale du Brésil a donné une suite favorable à la requête du procureur général de questionner le ministre de la Sécurité intérieure, Augusto Heleno, le responsable de la chambre civile (cabinet), Walter Braga, et le ministre secrétaire du gouvernement, Luiz Eduardo Ramos. Il est à noter que ces trois personnalités sont des généraux des forces armées brésiliennes.
Rappelons que l’ancien ministre brésilien de la Justice, Segio Moro s’est retiré de l’exécutif, le 24 avril dernier, à la suite de la révocation du responsable de la Police fédérale, Mauricio Valeixo, l’un de ses plus proches collaborateurs.
Sergio Moro a subi dimanche dernier, durant plus de huit heures, un interrogatoire sur ses propos au siège de la police fédérale de Curitiba (Sud). Sa déposition n’a pas été révélée, mais, selon certains médias, cette icône de la lutte contre la corruption au Brésil a présenté des échanges de messages et de mails avec le dirigeant d’extrême-droite. Les détails de ces messages n’ont pas été divulgués.
A l’heure actuelle, la police fédérale mène diverses investigations sur des proches du chef de l’Etat, dont ses propres fils. Ces informations ont amené le procureur général à souhaiter l’ouverture d’une enquête, ce qui a reçu immédiatement l’aval de la plus haute instance judiciaire du Brésil.