Un institut australien recense 380 centres de détention de Ouïghours en Chine

Les résultats d’une enquête menée par l’Institut de politique stratégique, un institut de recherche australien, ont révélé ce jeudi, la présence en Chine d’au moins 380 centres de détention de Ouïghours de confession musulmane au Xinjiang, dans le nord-ouest du pays.

Des milliers de ressortissants chinois membres des communautés minoritaires ouïghoures musulmane et turcophone, seraient enfermés dans des conditions inhumaines dans ces centres de détention, précise l’enquête qui a été financée par les Etats-Unis.

Le chiffre de 380, établi sur la base d’images satellitaires, de témoignages, et des appels d’offres dans le BTP, est supérieur à presque 40% par rapport aux estimations précédentes.

Une soixantaine des sites répertoriés ont fait l’objet de travaux d’agrandissement entre 2019 et 2020. Cet élément tend à contredire Pékin qui affirme que les personnes « formées » dans ces bâtiments rentrent chez elles après obtention de leurs diplômes.

En effet, Pékin continue de parler de «centres de formation» en faisant l’éloge de «politique de l’emploi» dans la région et affirmant qu’elle lui a permis de faire reculer le chômage et l’instabilité, grâce à la formation chaque année une moyenne de 1,29 million de personnes en 2014-2019.

Longtemps frappée par des attentats sanglants attribués à des membres de l’ethnie musulmane des Ouïghours, l’immense région semi-désertique du Xinjiang fait l’objet d’une ferme reprise en main sécuritaire au nom de la lutte antiterroriste.

Selon des organisations de défense des droits de l’Homme, plus d’un million de personnes, principalement de confession musulmane, ont été internées dans ces camps.

L’étude de l’Institut de politique stratégique a été financée en partie par le département d’Etat américain et Washington en conflit avec Pékin notamment dans le domaine commercial, multiplie les prises de position sur la situation des droits de l’homme en Chine.

Mardi, la Chambre des représentants a adopté une loi interdisant la plupart des importations venant du Xinjiang, en raison du «travail forcé» imposé, selon Washington, aux Ouïghours.

Andreï Touabovitch