Toujours techniquement en guerre, le Liban et Israël ont annoncé hier jeudi des pourparlers sous la médiation des Nations unies, pour le règlement de leurs litiges frontaliers, notamment la démarcation des frontières maritimes liées aux projets d’hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Moyen-Orient, David Schenker a précisé que ces discussions débuteraient la semaine du 12 octobre. Lors d’une conférence de presse à Beyrouth, le président du Parlement libanais Nabih Berri a déclaré que des réunions se tiendront de manière continue au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), près de la frontalière d’Israël.
Toujours selon Nabih Berri, ces négociations devraient porter sur l’examen d’un projet d’accord « sur la frontière terrestre en lien avec la Ligne bleue», une frontière que se disputent les deux pays et qui a été dessinée par l’ONU après le retrait des troupes israéliennes du Liban en 2000.
Le litige maritime entre Israël et le Liban concerne une zone de 860 kilomètres carrés. En 2018, le Liban a signé son premier contrat d’exploration pétrolière pour deux blocs offshore (4 et 9) avec un consortium mené par le groupe français Total et incluant l’italien Eni et le russe Novotek. Une partie du bloc 9 se trouve dans une zone maritime disputée avec Israël.
Une résolution de ce litige frontalier facilitera le travail dans le bloc 9 et tomberait à pic pour le Liban qui se trouve dans une situation économique désastreuse, et confronté à un défaut de paiement depuis mars.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a affirmé que cet accord sur des négociations entre Israël et le Liban est le « résultat de près de trois ans d’efforts diplomatiques intenses » de la part de Washington qui jouera d’ailleurs un rôle de médiateur dans ces pourparlers.
Les dernières négociations sur le litige maritime entre Israël et le Liban chapeautées par Washington avaient eu lieu en 1983, en pleine guerre civile libanaise. Elles avaient abouti à un accord visant à engager des pourparlers de paix, mais cet accord avait été abrogé après son rejet par plusieurs partis libanais.